mardi 12 avril 2016

Au bonheur des ogres de Daniel Pennac

Coucou par ici,

Aujourd’hui, je viens vous parler d'une relecture d'un roman de mon adolescence.



 Titre : Au bonheur des ogres
Auteur :  Daniel Pennac
Maison d’éditions : Gallimard (collection Folio)
Genre : contemporain, humour noir, enquête
Nombres de pages : 287


Description (tirée de la 4ème de couverture) :

Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.
Côté coeur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).
Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.
Pourquoi moi ?
Je dois avoir un don...


Mon avis :

J'ai lu ce livre et sa suite (La fée carabine)  lorsque j'étais à l'école, en 4eme secondaire (je devais avoir 15 ans), et j'en ai gardé un très bon souvenir. D'ailleurs, même si j'ai toujours aimé lire, je dois avouer que je n'ai eu que très rarement des coups de cœur pour des lectures scolaires... Mais bref.

Ayant perdu mes exemplaires de ces livres dans des circonstances pas très sympathique (ceux qui me suivent depuis mes anciens blogs Pullip/scrap/mixed media savent que j'ai subi un incendie), j'ai été ravie de les retrouver dans un petit marché aux puces près de chez moi pour la modeste somme de 1€ pièce ! A peine acquis, j'ai eu envie de les relire, avec toutefois une petite appréhension à l'idée de ne plus autant apprécier qu'à l'époque. Heureusement, ça n'a pas été le cas ! J'ai tout autant aimé que dans mon souvenir.

Pour l'histoire, on suit Benjamin Malaussène, un homme d'une trentaine d'année, qui est responsable de toutes une fratrie de demi-frère et demi-sœur car sa mère est disons, volage, et donc souvent absente. Il exerce le métier de "bouc émissaire" dans un supermarché, c'est à dire qu'il se fait passer pour le "contrôle technique" et que dès qu'un client veut déposer une plainte, il est appelé dans le bureau où il subit engueulades, humiliations et menaces de licenciement, jusqu'à ce que (dans la majorité des cas), le client retire sa plainte. Dans ce supermarché, plusieurs bombes éclatent, et à chaque fois le pauvre Benjamin se trouve dans les parages, et vu son statut prédisposé de bouc émissaire, il est forcément bien vite suspecté d'être l'auteur de ces attentats...

Mon autre crainte par rapport à ce roman, c'était donc ce sujet, assez sensible vu l'actualité. Mais au final, il est traité avec beaucoup d'humour (noir !) et une certaine forme de légèreté. Donc, au lieu d'être mal à l'aise, l'effet contraire c'est produit : ça m'a permis d'en quelque sorte dédramatiser. Car honnêtement, ce qui se passe dans ce bouquin n'est pas cool du tout, je dirais même qu'il y a des passages plutôt horribles (car il n'y a pas que cette histoire de bombes!)... mais traités de cette façon si particulière qui fait que, au lieu d'être choquants, on arrive limite à en rire.

J'ai beaucoup aimé ce savant mélange de policier, de saga familiale et d'humour souvent noir, parfois un peu absurde. Il faut dire que le policier et moi, on n'est pas très copain. Je préfère les lectures plus légères, ou si c'est "sérieux", alors plus dans le fantastique. Mais ici, vu qu'en parallèle de l'enquête, on a cet univers un peu particulier et rocambolesque, c'était parfait à mon goût ! Sincèrement, abordé par exemple dans un roman noir, certains passages seraient tout bonnement affreux ! Et c'est là tout le talent de l'auteur selon moi.

Le style est très particulier mais j'y ai adhéré à 100%. Il est parfois familier, souvent truffé de jeux de mots - subtils ou non -, poétique à sa façon, et également rempli de références (que je ne pense pas avoir toute saisies^^).

De même, j'avoue avoir été bluffée par la modernité de certains propos, alors que ce livre a été écrit en 1983, soit un an avant ma naissance il y a 33 ans ! Exemple : "La gauche dit que c'est la droite, la droite dit que c'est la crise". Moi qui pensais que "la crise" datait du début des années 2000, je me rend compte que c'est beaucoup plus vieux.^^

Je terminerai avec les personnages. J'ai beaucoup aimé Benjamin, avec son coté un peu paumé mais qui ferait tout pour sa famille, son humour, sa dérision, même dans les pires moments. De même, chaque personnages à sa propre caractéristique, du plus attachant au plus détestable...
J'ai également adoré les dialogues, souvent percutants et très drôles.

Un très bon moment de lecture.

Ma note : 18/20

En résumé :

Une lecture qui change, du policier et de l'humour noir, un personnage principal un peu paumé mais attachant, un florilège de situations tantôt horribles tantôt cocasses, mais également des personnages hauts en couleurs et des dialogues percutants... A lire !

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